par les CEMEA le 15 juin 2010, dans Expériences de terrain, Pédagogie, Regards sur la société
Introduction
Cet article vous propose un exemple concret de processus de déconstruction des stéréotypes. Cet exemple, dans le respect d’un de nos principes de formation essentiel qui est celui de la confidentialité, ne vient pas d’une formation précise et d’un-e participant-e, mais est un « assemblage » de plusieurs cas vécus dans différents modules de formation « Pour une éducation à l’égalité des genres »...
Aliénation. En voilà un drôle de mot... difficile, ambigu et parfois considéré comme dépassé ou démodé. Comme d’autres mots, il prend plusieurs sens et peut s’utiliser dans des domaines aussi divers que la médecine, le droit ou le social.
Je me suis rapidement interrogé sur la manière dont je m’adressais aux résidents avec Nathalie notamment, une femme d’une cinquantaine d’années, très fragilisée au moment où je suis arrivé en stage et qui exprimait son souhait d’être hospitalisée. Dans l’après-coup, je me suis demandé pourquoi je me souciais tant de son état général.
Je lui demandais souvent comment elle allait, si ça allait ?...
Surprendre un enfant qui semble ne rien faire peut déstabiliser des yeux adultes. Ennui, paresse, et inactivité sont en effet des ennemis à combattre et le temps de l’enfance est absolument pensé pour les éviter. Mais encore faut-il s’entendre sur ce que ce “ rien faire ” signifie pour l’enfant, sur la nature de ce qui est d’emblée caractérisé d’inactivité. L’écart entre ce que l’adulte peut percevoir de l’activité de l’enfant et l’activité réelle de celui-ci peut parfois être important...
De “ Peau noire et masques blancs ” de Frantz Fanon aux Citoyens Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires
Réflexions en forme de bricolage*
Frantz Fanon est décédé il y a plus de 50 ans. Aujourd’hui la relecture de “ Peau noire et masques blancs ” nous amène quelques réflexions propres à nous aider à dépasser certaines impasses liées aux aliénations réciproques. Les CRACS (Citoyens Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires) serviront d’exemple...
Démonter les clichés et les fausses évidences
Le texte qui suit a été écrit à l’origine par Ronan David, conseiller en éducation populaire et jeunesse, et Baptiste Besse-Patin, animateur et directeur de Centres de vacances, étudiant en sciences de l’éducation et publié dans Vers l’Éduction Nouvelle n° 551 en juillet 2013, la revue des CEMEA français. Avec l’accord des auteurs, nous avons légèrement modifié le texte d’origine et remplacé les termes légaux utilisés en France par ceux utilisés en Belgique dans le but de le rendre directement accessible...
Le texte qui suit, reprend une série de réflexions issues d’un groupe de travail constitué du Centre Bruxellois d’Action Interculturelle (CBAI), du Centre de Formation d’Animateurs (CFA) et des CEMEA. Ce groupe, composé de formateurs et animé par le Centre Socialiste d’Éducation Permanente (CESEP), a mis en exergue l’importance du métier d’animateur à la fois dans sa perspective historique, mais aussi dans son développement méthodologique puisque largement inspiré par le secteur de l’Éducation Permanente (EP).
« Là où rien n’est à sa place, c’est le désordre. Là où, à la place voulue, il n’y a rien, c’est l’ordre. » (Bertolt Brecht, Dialogues d’exilés, 1941)
Espace psychique : de quoi s’agit-il ?
« L’espace » dont il est question ici doit être entendu comme une métaphore : l’espace psychique est l’ensemble des phénomènes mentaux comme les pensées, les émotions, la conscience...
Droits sexuels et reproductifs
Lorsqu’on parle de sexualité, on ne parle pas que de « nature ». Déjà avant sa naissance, l’être humain est en effet à la fois biologique (il sera - sauf exception - de tel sexe), mais est aussi marqué par des désirs, des craintes, des traditions, des coutumes, des croyances, des rapports de force... Autant dire que l’être humain est autant, sinon plus, culturel que naturel, que l’homme ou la femme adulte est le résultat de toute une construction sociale, idéologique, politique, économique....
Entretien avec Marie Gilow, au sujet de son mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master Complémentaire en Urbanisme et Aménagement du Territoire, École Polytechnique de Bruxelles – août 2014...
Le terme « politique », qu’il soit utilisé en tant que substantif ou adjectif, porte aujourd’hui une connotation globalement négative...
“Il est peu de vertus plus tristes que la résignation ; elle transforme en fantasmes, rêveries contingentes, des projets qui s’étaient d’abord constitués comme volonté et comme liberté.” Simone de Beauvoir
La présence et l’action de la finance ne sont tolérables qu’à concurrence des services qu’elle rend effectivement à l’économie productive.
Frédéric Lordon
La mobilité dans nos sociétés dites « modernes » est devenue un enjeu des politiques publiques. Mais au-delà de la mobilité spatiale, certes importante, il ne faut pas négliger les autres mouvements possibles dans les champs économique, culturel, social…
Interroger le pouvoir d’agir, c’est prendre le temps de scruter des réalités environnantes, dans leur contexte, au travers de leurs acteurs et actrices, dans leur complexité.
Nous vous proposons trois trajectoires différentes, trois approches du pouvoir d’agir qui s’incarnent au travers de champs d’intervention variés. Il s’agit d’interviews et donc de regards singuliers qui racontent leur histoire, leur point de vue...
Alors que la majorité des pays européens accueillent les enfants à l’école à partir de 3 ans (parfois 4 ans !), la Belgique et la France font exception. À partir de 2 ans et demi, les jeunes enfants peuvent fréquenter un établissement scolaire. Et la réalité est parlante : neuf enfants de 3 ans sur dix sont inscrit-e-s à l’école...
Depuis juin 2016, la Fédération Internationale des CEMÉA (FICEMÉA) a lancé un appel contre la marchandisation de l’éducation. Quand on évoque cette transformation sociétale en cours, on pense en premier à l’émergence d’une privatisation de l’école, à l’apparition de plus en plus florissante d’« officines de remédiation scolaire », au foisonnement de publications à destination des parents sur « la bonne manière d’aider son enfant dans ses études », etc...
« Que l’enfant soit la fin suprême de la femme, c’est là une affirmation qui a tout juste la valeur d’un slogan publicitaire. » (1) - Simone de Beauvoir
En twittant ce slogan lors de la Semaine Mondiale de l’Allaitement 2016, l’Unicef-France s’était attiré de nombreuses critiques, qui jugeaient le message culpabilisant pour les femmes ne souhaitant, ou ne pouvant pas, allaiter...
Au moment de leur création (milieu du 19e siècle), les crèches étaient des lieux hygiénico-sanitaires où l’objectif premier était de préserver les enfants de la mortalité infantile et des infections, risques encore très élevés à l’époque. Le personnel, composé principalement d’aides-soignantes n’ayant aucun diplôme, reproduisait des gestes médicaux à longueur de journée. Changes rapides, bains quotidiens, prise de température tous les matins, lavages de nez et d’yeux, constituaient un travail à la chaîne où l’enfant n’avait pas de place : il était un objet...
Cette étude exploratoire porte sur une quinzaine de manuels d’apprentissage de la lecture et de l’écriture de maisons d’édition belges. Elle a pour objectifs de déterminer la persistance ou non de stéréotypes sexués dans les manuels utilisés en 2012 en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais aussi de déterminer quelles assignations ils véhiculent.
Poser ce slogan, c’est affirmer que l’éducation est politique : elle produit des effets micropolitiques sur les personnes qui en sont bénéficiaires, ces mêmes personnes agissant par la suite dans et sur la société.
Poser ce slogan, c’est affirmer que l’éducation est politique : elle produit des effets micropolitiques sur les personnes qui en sont bénéficiaires, ces mêmes personnes agissant par la suite dans et sur la société...
Au travers de sa réflexion sur le travail humain, Tony Lainé nous interpelle sur notre capacité actuelle à rêver, à imaginer, à composer un environnement qui crée des conditions, des possibilités, qui donne du sens. Si nous ne voulons considérer l’environnement comme un “donné”, quelque chose à subir, auquel s’adapter, il nous faut oser le transformer et devenir, ainsi, les producteurs de notre propre santé individuelle et collective.
À l’origine, ce texte provient d’une conférence que Tony Lainé a prononcée en novembre 1971, dans le cadre de journées réservées à des formateurs des CEMEA, de l’Académie de Poitiers. Il a été publié sous sa forme initiale dans les numéros 276 et 277 de Vers l’éducation nouvelle en 1973 et en 1992 dans le numéro hors série : L’activité manuelle, enjeux actuels.
Les CEMEA travaillent depuis toujours pour que chacun soit plus à même d’agir dans son environnement. Avec le souci d’une cohérence qui allie sens politique de l’action et modalités opératoires qui participent de ce sens. Cette dynamique, ancrée dans la société, contribue à un renforcement de la démocratie visant à ce que chacun soit plus en prise tant avec sa propre destinée qu’avec celle de la société.
L’éducation est prise dans un engrenage : celui de vouloir que l’enfant puisse s’épanouir tout en développant des compétences pour devenir un adulte performant. Or, si l’on considère l’enfant comme acteur de son éducation, comme quelqu’un capable de se développer, à son rythme, de façon durable et solide, cela implique qu’il en ait le temps. Qu’il ne soit donc ni pressé (au sens du temps, comme au sens du citron…), ni dispersé, éparpillé. Poser un regard sur l’enfance, c’est poser un regard sur la société.
L’enfant, l’enfance n’est pas un objet “naturel ”, c’est un objet historique et politique. Un objet historique (cfr Philippe Ariès) : étude des conditions de vie de l’enfant au 17ème et 18ème siècle. Ariès montre que le thème de l’enfance, comme problème, question sociale et politique apparait véritablement à ce moment-là.
Chronique mensuelle du Groupe École des CEMÉA