Les mots “aliéner”, “aliénation” ne sont plus guère utilisés aujourd’hui, au même titre que d’autres (songeons à “domination” ou à “luttedes classes”), liés à la réflexion critique et aux luttes sociales. L’intérêt de notre mouvement pour les thèmes de l’aliénation et de la désaliénation n’est pourtant pas neuf. Depuis les premières colonies de vacances et les premiers stages de formation d’animateur, nous travaillons sur les questions de l’accueil, de l’hospitalité, du vivre ensemble. Ce faisant nous avons été amenés à toucher aux questions des marges, des frontières, de l’exclusion, de la relégation. Donc à interroger les normes dominantes dans différents domaines : la psychiatrie, l’éducation, la formation, l’animation... Les frontières interrogent nécessairement les pratiques “centrales”, considérées pourtant généralement comme allant de soi. Nous nous attardons pour commencer au domaine de la psychiatrie et des soins. Il sera d’abord question de nous approprier une approche philosophique et historique du concept d’aliénation. Ensuite, en forme d’hommage à Jean Oury, compagnon de lutte, nous tentons de prendre la mesure de ce qu’undispositif institutionnel de désaliénation peut être. “L’ombre de l’Autre” nous plonge aucœur de la pratique quotidienne d’un soignant, de son attitude à l’égard de l’autre et des découvertes qu’il fait.
L’Éducation Nouvelle en Mouvement
Réflexions, questions & mises en perspective
Désaliéner
Novembre 2012