Y a de la joie, bonjour, bonjour les hirondelles, y’a de la joie...
Un jeu de Elizabeth Hargrave
Wingspan est un jeu de collection d’oiseaux dans lequel vous incarnez un-e ornithologue. Partez observer les oiseaux dans leur habitat naturel et tentez d’établir la plus belle galerie. À chaque tour, vous devrez choisir parmi plusieurs actions : partir observer des volatiles, récolter des ressources pour en attirer d’autres, leur faire pondre des œufs... et activer les capacités spéciales de ceux déjà acquis.
Évidemment, si vous voulez décrocher un maximum de points et gagner (oui, on sait, l’important c’est de participer… mais quand même...), l’idée est d’optimiser vos actions, sans oublier votre (ou vos) objectif(s) secret(s). Les règles sont simples, mais vos méninges vont vite chauffer pour trouver la meilleure stratégie possible.
Outre son matériel de bonne qualité (on est tombé amoureuse-amoureux de sa tour à dés en forme de nichoir et des petits œufs en bois), et ses magnifiques illustrations, vous trouverez toutes sortes d’informations sur les différents cartes d’identification des oiseaux. La fauvette à tête noire, le troglodyte mignon, le gypaète barbu... n’auront plus de secret pour vous. Et ça, c’est vraiment la classe !
WINGSPAN
Un jeu de Elizabeth Hargrave, illustré par Beth Sobel, édité par Matagot (2019) à partir de 10 ans
Concert au jardin cet été…
ILIA
Le 4 juillet dernier, il faisait sec ! Je m’en souviens car c’est ce samedi-là que nous avons accueilli un concert dans notre jardin ! Après des mois de privations culturelles, il était temps de partager du bon temps, de se remplir les oreilles de sons mélodieux et réconfortants. Lorsqu’une proposition alléchante nous parvint : des concerts livrés à domicile ! La tournée « Delivrenoo » -notez l’allusion- de l’artiste Ilia était ce qu’il nous fallait. Arrivée avec son équipe, sa jolie robe, son matériel et son incroyable voix, elle nous a offert non seulement 30 minutes de pure évasion, de découvertes pour certains et de plaisir pour tous, mais aussi l’occasion de belles rencontres humaines. Dans un petit coin, nous savourions avec délectation le plaisir d’avoir ouvert le jardin dans lequel soufflait comme un air de libération. Nous étions loin d’imaginer que cette bulle d’oxygène nous permettrait probablement aussi d’affronter la terrible épreuve qui nous attendait 10 jours plus tard. Le 14 juillet, il ne faisait pas sec…
Sylvie
de Claire Duvivier
C’est un premier roman, dans le style « soft fantasy ». C’est l’histoire d’une noble, ingénieuse et charismatique, qui gravit les échelons du fonctionnariat d’un empire sur le déclin. C’est l’histoire d’un homme né esclave dans une colonie reculée, à la recherche de sa place dans le monde malgré cette marque d’infamie. C’est le récit de leur rencontre et leur travail commun, pour lui et elle qui viennent de milieux diamétralement opposés. C’est un récit à la première personne racontant une tranche de vie émouvante, avec ses joies et ses drames, où le fantastique ne s’invite que par touches subtiles. C’est un livre très loin des clichés de la fantasy : pas d’orcs sanguinaires, d’épée magique ou de héros musculeux, mais bien des
femmes et des hommes qui œuvrent de concert dans un monde en mutation.
Claire Duvivier, « Un long voyage », Éd. Forges Vulcain (Broché), 2020 - 240 pages
Un bon féministe
de Ivan Repila
Pourquoi lire « Un bon féministe » de l’écrivain espagnol Iván Repila ? Ce roman raconte l’histoire d’un jeune homme qui découvre le féminisme, notamment au travers de sa relation avec une universitaire engagée. Plus il s’informe, plus il adhère, plus il construit un discours, plus il se dispute avec son entourage. Son interrogation principale est de savoir comment être un bon allié de la cause féministe. Il se demande notamment pourquoi la révolution féministe devrait absolument être pacifique et pourquoi les femmes expriment si peu leur colère envers le patriarcat. Alors, ni une ni deux, il décide de créer un groupe aux antipodes de ses convictions, dans le but de « réveiller la co-lère des femmes ». « L’État Phallique » est né !
Ivan Repila, « Un bon féministe », Éd. Actes Sud, 2021, 256 pages
« Le plongeon »
de Séverine Vidal et Victor L. Pinel
« En fermant une dernière fois les volets de sa maison, Yvonne, 80 ans, abandonne 40 ans de vie pour intégrer une maison de repos. »
Bon, a priori, on ne se sent pas tout de suite envahi-e par un enthousiasme fou de lecture ! Ça sent la déprime, le déjà vu et le vieux. Et, après la situation un peu particulière que l’on vient de vivre avec la crise sanitaire, on a envie de joie, de nouveauté, de vie. Pourtant, on aurait tort de passer à côté de cette pépite parce que la vie, la vraie, celle du quotidien, celle qui est traversée de sentiments, de rencontres, de petits événements, de joie et de peine, d’amour est bien au centre de cette bande-dessinée.
On ne va pas vous mentir : c’est triste... mais c’est beau ! Que d’émotions ressenties en vivant, à travers les yeux d’Yvonne, la dernière étape de son chemin ! On sourit, on soupire, on est attendri, on sent monter la larme… le tout sans tomber dans le pathos. Car le ton est simplement juste, l’histoire est pudiquement racontée, la galerie de personnages est magnifique d’humanité. Dans cette maison de repos, malgré les oublis, les abandons et les effets du temps, la vie suit son cours. La jeunesse et la vieillesse se croisent, se mélangent et, parfois, se loupent. Et, le trait subtil du dessin souligne le récit : un trait plus hachuré pour croquer les vieilles et les vieux ; une ligne plus claire pour les autres. Tout comme la saisissante et métaphorique couverture dans ses tons de bleu envoûtant... Installez-vous donc douillettement et savourez cette tranche de vie extraordinairement ordinaire.
Séverine VIDAL et Victor LORENZO PINEL « LE PLONGEON - tome 1 » Hachette 2021, 80 pages
