Jeu de société

PARKS
Un jeu de Henry Audubon

Road trip non-essentiel !

« Si je me mets là, j’éteins mon feu de camp, mais je remplis ma gourde et prends trois ressources, et au prochain tour je peux visiter un parc... Avec un peu de chance, c’est même peut-être moi qui jouerai en premier à la prochaine saison ! »

Parks permet aux joueurs et joueuses (de 1 à 5) de partir en randonnée pour visiter les magnifiques parcs nationaux des États-Unis. À chaque saison (il y en aura 4 au total) vos deux meeples randonneurs-randonneuses partent sur un chemin avec leur feu de camp. En fonction d’où elles-ils s’arrêtent, différentes actions peuvent être effectuées : récolter des ressources, s’arrêter pour prendre des photos, remplir ses gourdes pour bénéficier de bonus, acheter des équipements… Mais attention, pas question de faire marche arrière ! Ils-elles ne peuvent qu’avancer ! Alors, évidemment, il faut faire des choix ! Et parfois, il faut même choisir entre bloquer ses adversaires ou prendre le chemin le plus intéressant pour soi, sans être le dernier ou la dernière... 

Parks est un jeu M-A-G-N-I-F-I-Q-U-E ! Chacune des illustrations des parcs nationaux est unique et a été réalisée par un-e artiste différent-e. Le matériel est beau, de qualité et se range hyper bien dans sa petite boîte où chaque élément a sa place. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup… Il est aussi super chouette à jouer ! Dans cette période où les envies de s’évader nous titillent, Parks est une belle occasion de vivre une aventure dépaysante !

Parks - Par Henry Audubon
Illustré par Fifty Nine Parks print series
Édité par Matagot, à partir de 10 ans


Expo

Une visite vaut mieux qu’une visio ! Pixel Museum, musée du jeu vidéo de Bruxelles-Capitale

C’est à Tour & Taxis, ancien site industriel bruxellois, que se trouve le musée. D’emblée, le lieu nous plaît : d’architecture Art Nouveau, avec ses grandes halles aérées et son mélange de matériaux. La visite est une balade dans le temps : des origines d’Odyssey, la première console, à nos jours où la VR (virtual reality – réalité virtuelle) se développe. Équipé-e-s d’un carnet qui permet de se situer dans l’histoire du numérique, nous nous promenons parmi les écrans, les manettes, les jeux et les consoles. Nous apprenons ainsi que le jeu vidéo est le 10e art et qu’il a une histoire de plus de 50 ans. Le musée nous présente l’essor de cette marchandise et la concurrence qui a vu Sega disparaître. Pour les nostalgiques, c’est l’occasion de rejouer à des jeux d’Arcade, ou à des consoles qui ont pu marquer votre enfance, si vous êtes né-e-s dans les années 90 ou 80. Entre Super Mario, Fifa, Pong, Pac-man, Zelda, Sonic, Street Fighters et beaucoup d’autres, ce musée est, selon l’âge du public, un plongeon dans l’adolescence ou la découverte d’un monde qui paraît archéologique. Dans la première salle du musée, une vieille console des années 70 invite à une partie de Pong, à la sortie du musée une nouvelle salle VR sera bientôt ouverte. Il ne s’est passé que cinq décennies, mais l’évolution est impressionnante, surtout quand on a la possibilité de « remonter le temps » en un après-midi. La complexité du jeu, le graphisme, mais aussi ce qui est demandé au joueur et à la joueuse, ne cessent d’évoluer et on peut considérer les jeux, du moins certains, comme de vraies œuvres d’art. Et comme objet culturel, nécessitant un apprentissage, avec ses codes, ses règles, amenant un lien social si le jeu se prête à jouer à plusieurs ou en ligne…

Le musée aborde brièvement la question éducative. Il propose surtout des espaces de jeux et une vision historique de son développement. Après trois heures dans cet espace pourtant pas si grand, nous remarquons un livre à l’accueil : « Qui a peur du jeu ? » de Serge Tisseron, paru en 2008. Ce livre, conçu pour les parents, aborde des questions telles que : « Quelle compétence les jeux vidéos développent-ils ? En quoi aident-ils l’enfant à surmonter ses soucis ? Comment savoir s’il est « accro » ? Que faire pour le décoller de son écran ? ».Il revendique que le jeu vidéo est un objet culturel et qu’il ne s’agit pas de l’aborder uniquement par le biais de la dépendance, mais bien de façon pédagogique et éducative.

En famille, en bulle ou seul-e, nous vous recommandons ce musée ! Si ce n’est un détail, pas des moindres, le prix : douze euros. On est hélas loin d’un lieu culturel accessible à tout le monde. Game over. Play again ?

Pixel Museum, musée du jeu vidéo de Bruxelles-Capitale, du lundi au dimanche de 10h à 18h


Livre

Bullshit Jobs de David Graebe
 



Pourquoi travaillons-nous autant ? Est-ce vraiment nécessaire ? Que faisons-nous pendant les 8 (ou parfois plus) heures que nous passons au travail ? En 1930, l’économiste John Maynard Keynes affirmait qu’avant la fin du 20e siècle le progrès technologique permettrait de réduire le temps dédié au travail à 15 heures par semaine : qu’en est-il de cette technologie et pourquoi ne l’avons-nous pas développée ?

Selon David Graeber, anthropologue, activiste, anarchiste et professeur à la « London School of economics » , la technologie qui devait libérer notre temps a servi, au contraire, à créer du travail inutile, des bullshit jobs, des « emplois à la con » : emplois bien payés, respectés, valorisés, mais dénués de sens. À ne pas confondre avec les « boulots de merde » : désagréables, fatigants, sous-payés… mais qui peuvent rendre la vie des autres un peu meilleure. Les bullshit jobs ne contribuent en aucune façon à l’amélioration de la vie des êtres humains et, sans eux, le monde serait probablement un endroit plus agréable. Ils créent les « faire-valoir », « sbires », « rafistoleurs », « cocheurs de cases », « contremaîtres », tous et toutes uni-e-s par l’incapacité de trouver un sens à ce qu’ils et elles sont en train de faire. La recherche conduite par David
Graeber révèle qu’entre 30 et 40% des travailleurs-travailleuses (en Europe et Amérique du Nord), dans l’administration publique comme dans les entreprises privées, pensent que leur travail est inutile.

Alors pourquoi travailler ? Pour être occupé-e-s ? Or, le capitalisme ne se base-t-il pas sur les principes de l’efficacité, de la productivité, de la suppression des emplois inutiles ? Effectivement, c’est ce qui se passe en bas de l’échelle : ouvriers-ouvrières, travailleurs et travailleuses des soins, par exemple, voient leur temps rigidement encadré dans des horaires, rythmes, systèmes de contrôle visant à l’efficacité, à l’optimisation du temps, jusqu’à en arriver aux seuils de l’exploitation. Mais il paraît que les managers de l’efficacité ne regardent pas leur propre travail du même œil ! La question est alors : pourquoi dans un système qui se veut par définition « efficace », on laisse proliférer les « jobs à la con » ?

David Graeber, « Bullshit Jobs »Éd. Les liens qui libèrent, 2018, 416 pages


Cinéma
J’peux pas, j’ai Cinépilou !

Vendredi soir, de retour à la maison après une longue journée de travail (devant son ordinateur ou ailleurs), vous avez été chercher la petite ou le petit à l’école, à la crèche… Votre enfant vous demande s’il-elle peut regarder la télévision. Il-elle arrive, les yeux pleins d’espoir, avec son DVD tout usé d’une certaine reine qui pousse la chansonnette dans un paysage enneigé…

Las, vous vous demandez comment vous allez survivre à cette 300e vision, vous êtes même un peu désespéré-e à l’idée de vous retrouver à nouveau avec le fameux « Libérééééée délivrééééée » en tête. 

Si vous vous reconnaissez dans ce petit exemple (même si la chanson coincée dans votre tête émane d’un héros ou d’une héroine différent-e), Cinépilou est là pour vous sauver !

Chaque vendredi un nouveau dessin animé, long métrage ou une série de petits dessins animés sur un même thème, sont proposés pour la somme de5 €. Les films sont accessibles aux enfants à partir de trois ans pour certains : l’âge recommandé est indiqué dans le descriptif du programme de la semaine. Vous pouvez regarder la sélection en streaming entre 18h et 21h le soir même. 

À l’initiative de cinémas et de centres culturels de différentes villes belges, ce projet est non seulement une chouette façon de remplir vos vendredis « cinéma » de films que vous ne verriez peut-être pas autrement, mais il est aussi une belle façon de soutenir ces lieux de culture fermés pour cause de crise sanitaire depuis plusieurs mois. Alors amateurs et amatrices de dessins animés, parents de jeunes enfants, n’hésitez plus : allez jeter un œil au programme de Cinépilou 

www.ecranlarge.be/fr/cinepilou