MARS 2020
« Dans nos écoles partenaires, nos animateur-trice-s continuent à accueillir des enfants tous les jours ! Très peu en moyenne, entre 0 et une dizaine par école. Cela ne les empêche pas de mettre de très belles activités en place : création d’un potager, mise en couleurs des locaux, jardinage... les enfants profitent du beau temps ! »
AVRIL 2020
« Après avoir été mis au courant des nouvelles mesures prises par le gouvernement, nous avons été contraint-e-s d’annuler tous les stages de Pâques. Pour les équipes de Dedalma, Pessoa, Hautbois et 3 Fontaines, les écoles nous ont confirmé qu’elles n’avaient pas besoin de nous pour l’accueil d’urgence organisé à Pâques. »
« À Roi Vainqueur, le nombre d’enfants varie entre 5 et 10. Avec les animateur-trice-s, ils-elles en profitent pour réaliser plein d’activités en extérieur, principalement afin de profiter du beau temps. Ils-elles ont ensemble construit une fusée qu’ils-elles ont ensuite expérimentée, ils-elles apprennent à rouler en skateboard, ils-elles font de la gymnastique en plein air ou simplement profitent du soleil en lisant un livre ou dessinant. Des liens particuliers se sont tissés entre ces enfants toujours présent-e-s et les animateur-trice-s. Ils-elles en sont tous et toutes ravi-e-s ! »
MAI 2020
« Le déconfinement a démarré pour Baco. Les terrains ont eu le plaisir d’accueillir de plus nombreux enfants.
Les choses se mettent en place entre les coordos, Jonathan et les directeurs d’écoles pour organiser tout cela. »
« À Delta, nous reprenons un bon rythme avec une vingtaine d’enfants chaque jour. Ce dernier bimestre de l’année scolaire est placé sous le thème des pirates... Autant vous dire qu’entre constructions de bateaux, chasses aux trésors et confections de déguisements de pirates, les enfants s’éclatent ! »
JUIN 2020
« Dès le lundi 8 juin, les écoles rouvrent leurs portes à toutes et tous les enfants !! Nous sommes ravi-e-s de les revoir et de revenir à une certaine normalité, même si le boulot d’organisation est phénoménal, cela en vaut largement la peine ! »
« Pour Pessoa, nous avons repris le rythme quasiment habituel de l’école. Cette semaine nous avons accueilli lesmaternelles et 4 primaires en accueil temps libre. Mercredi, nous avons monté une maisonnette dans la cour maternelle afin d’avoir un petit toit et un endroit « dînette ». Lundi, nous accueillerons les primaires avec une organisation différente pour le temps de midi :) »
SEPTEMBRE 2020
« Ouf ! Nos stages ont pu avoir lieu cet été ! Nous avons dû adapter nos accueils aux conditions sanitaires du moment, mais les enfants et les animateur-trice-s étaient ravi-e-s de pouvoir se retrouver ensemble,
jouer, rêver, découvrir, s’amuser... dans un climat serein et joyeux ! »
NOVEMBRE 2020
« Ce premier bimestre de l’année scolaire à Delta laisse un sentiment mitigé. Le sentiment d’insécurité et d’incompréhension face à la crise sanitaire et aux mesures gouvernementales a marqué les esprits et a joué sur la motivation de certain-e-s animateurs-animatrices. »
« L’envie de reprendre un rythme normal nous motive. En quelques semaines, nous avons eu tellement de projets. Nous avons participé au challenge de Goodplanet, réalisé des ateliers sur la mobilité douce, amélioré nos grands jeux des mercredis et préparé nos projets du bimestre prochain. Petite équipe efficace. »
DÉCEMBRE 2020
« Malgré les nombreuses adaptations et incertitudes en raison de la situation sanitaire, Roi Vainqueur a pu compter sur une équipe de professionnels et professionnelles animée par l’envie de continuer à proposer un accueil de qualité ! Nous avons conclu ce dernier bimestre de l’année 2020 sur une grande célébration avec le désir d’apporter aux enfants que nous accueillons un peu de magie en cette période de fêtes. »
AUTANT D’ESPACES PÉDAGOGIQUES QUI ŒUVRENT POUR QUE CHAQUE BÉBÉ, CHAQUE ENFANT, CHAQUE JEUNE :
- « S’ÉVEILLE À SES PROPRES RICHESSES POTENTIELLES, SON IDENTITÉ
- DÉCOUVRE L’IMPORTANCE DU LIEN AUX AUTRES, DE LA COOPÉRATION
- SOIT OUVERT-E À LA DÉCOUVERTE. » [1]
QUANT À BACO, IL S’AGIT DU SECTEUR « ENFANCE » DE L’ASSOCIATION : DANS SEPT LIEUX D’ACCUEIL EXTRASCOLAIRES, LES ÉQUIPES D’ANIMATION DE L’ASSOCIATION PROPOSENT AUX ENFANTS DE 3 À 12 ANS DES MOMENTS D’ACTIVITÉS ET DE LOISIR APRÈS L’ÉCOLE ET DURANT LES CONGÉS SCOLAIRES.
UN PROJET SOUS-TENDU PAR DES PRINCIPES D’ACTION ET UN PROJET DE SOCIÉTÉ, PROCHES DES VALEURS DÉFENDUES PAR LES CEMÉA : « EN JOURNÉE SCOLAIRE, NOTRE VOLONTÉ EST DE CHANGER L’ESPRIT DE
« GARDERIE » TROP SOUVENT PRÉSENT DANS LES ÉCOLES PENDANT LES TEMPS « NON SCOLAIRES ».
NOUS METTONS TOUT EN ŒUVRE POUR OFFRIR UN ACCUEIL TEMPS LIBRE CENTRÉ SUR L’ENFANT, SES BESOINS ET CEUX DE SA FAMILLE. » [2] EN PARTANT DE LA CONVICTION QU’EN ACCOMPAGNANT LES
ENFANTS ET LES JEUNES SELON CES PRINCIPES, ILS-ELLES POURRONT DEVENIR DES ACTEURS ET ACTRICES OUVERT-E-S ET RESPONSABLES DANS LA SOCIÉTÉ.
[1] https://www.labc.be/fr/qui-sommes-nous/
[2] https://www.labc.be/fr/enfance
Sous l’éclairage de ces témoignages, nous avons demandé à Jonathan Lamblot, directeur de Baco et formateur militant des CEMÉA, de nous parler de son combat au quotidien pour valoriser l’Accueil Temps Libre… particulièrement en temps de crise sanitaire.
Quel est ton ressenti général, en tant que responsable de l’association, après ces mois particulièrement compliqués ?
Jonathan Lamblot : Au niveau de l’association, je ressens beaucoup de gratitude envers les salarié-e-s de Baco. Que ce soit dans les bureaux ou sur les terrains, au sein de l’équipe de direction ou des équipes d’animation, tout le monde a dû faire face à ce contexte anxiogène. Cela a fait remonter chez chacun-e des peurs et des angoisses, personnelles ou familiales. Et malgré tout, il a fallu se donner, continuer le travail et maintenir un accueil de qualité pour les enfants, pour les familles. Nous avons rencontré énormément de difficultés, mais l’esprit d’équipe était toujours aussi au rendez-vous. C’est très précieux en période de crise de pouvoir compter les un-e-s sur les autres. Il y avait de nombreux défis à relever et les équipes s’en sont très bien sorties.
En revanche, au niveau de la gestion de la crise et des directives prises depuis près d’un an, je ressens aujourd’hui de la colère et suis prêt pour le changement. Cette période a montré, une fois encore, que nos politicien-ne-s n’avaient pas connaissance de nos métiers, ni de notre secteur. À titre d’exemple, lors de ce deuxième confinement, d’un côté ils-elles ont demandé que les écoles restent ouvertes pour les métiers de première ligne ; de l’autre ils-elles ont prolongé les vacances d’automne pour permettre au corps enseignant de se reposer. Qui travaille alors, tandis que les écoles sont fermées ? Qui travaillait déjà quand les écoles devaient rester ouvertes ? Les politicien-ne-s ont-ils-elles bien conscience que, par cette mesure, ce sont les animateurs et animatrices d’accueil extrascolaire qui ont fait ce travail - pour reprendre un terme en vogue – « essentiel » ? Accueillir les enfants, leur permettre de retisser des liens entre eux-elles et avec d’autres adultes, leur proposer des activités riches et variées, les préserver d’un climat anxiogène, et surtout veiller à un cadre sécurisant physiquement, mais aussi affectivement... Mais comment assurer la sécurité affective d’un enfant s’il est interdit de le-la prendre dans les bras pour le-la réconforter ?
Il a fallu reprendre notre pouvoir dans un état de droit et faire preuve d’esprit critique pour assurer nos missions et garder l’enfant au centre de nos préoccupations. Le bien-être psychologique des enfants est un véritable enjeu sociétal en regard du contexte actuel. Oui, le gouvernement est revenu sur sa directive 15 jours après, tant mieux. Mais quel stress vécu par les équipes pendant ces 15 jours pour ces professionnel-le-s qui se donnent depuis le début de la crise et qui n’avaient pas besoin de ça dans leur quotidien déjà fort chargé. Ils et elles travaillent en horaire coupé (souvent double coupé), 220 jours par an, pour un salaire peu attractif…
Je respecte énormément le corps enseignant, je trouve que c’est un métier magnifique, mais la société a évolué depuis cent ans et l’éducation n’est plus uniquement entre les mains de l’instituteur ou l’institutrice et les parents. Aujourd’hui, il existe aussi des animateurs et animatrices extrascolaires. Ils-elles font le lien le matin entre les parents et les profs, le midi pendant le repas et la « récré », le soir en attendant papa ou maman, et lors des congés scolaires pour accompagner les enfants en vacances. Il existe, de plus, des activités sportives hors école, des écoles de devoirs, des mouvements de jeunesse, des académies…
Tous ces secteurs participent à l’éducation des enfants et leurs champs d’action dépassent le cadre scolaire. Il est temps de décloisonner et de repenser l’éducation de l’enfant dans son ensemble. Je suis donc prêt pour le changement. Prêt à agir pour décloisonner tous les secteurs liés à l’éducation dans Bruxelles, en Fédération Wallonie-Bruxelles, en Belgique... et offrir un réel troisième espace-temps pédagogique de qualité pour nos enfants !
En quoi la crise sanitaire a-t-elle mis en évidence l’importance et la nécessité de lieux d’accueil de qualité pour les enfants et les jeunes ?
J.L : La crise sanitaire a mis en évidence nos métiers en les rassemblant (avec d’autres) sous l’appellation des « métiers de seconde ligne ». Ceci signifie « ceux et celles qui doivent rester en service pour permettre à la première ligne de faire leur travail (médecins, infirmiers-infirmières, aides-soignant-e-s, mais aussi éboueurs-éboueuses, caissiers-caissières, etc.) ». Vous aurez remarqué le champ lexical des termes « première ligne » et « seconde ligne », utilisés habituellement en période de guerre, alors que nous parlons d’un virus et de personnes à soigner. Mais passons...
Cette crise sanitaire nous rappelle donc un principe « économique » qui était déjà présent comme impulsion lors des premiers subsides débloqués pour l’accueil extrascolaire (le FESC dans les années 1990) : pour permettre aux parents de travailler plus longtemps, il faut des personnes pour s’occuper des enfants avant et après l’école, tout simplement. Et si, en plus, les enfants profitent d’un accueil de qualité, les parents seront plus serein-e-s et travailleront plus efficacement. Est-ce qu’un principe économique pourra faire pencher la balance budgétaire de l’état en faveur d’un refinancement et permettre au gouvernement de se donner les moyens d’une éducation globale de qualité pour tous et toutes ? Je le souhaite sincèrement.
Un souhait pour l’avenir concernant le temps libre des enfants, des jeunes ?
J.L : Prenons le temps de décloisonner les secteurs liés à l’éducation et donnons les moyens à la Belgique d’offrir à ses citoyens et citoyennes, et surtout à ses enfants, un véritable troisième espace-temps pédagogique de qualité.